Patrick Grundmann – Peintre, France
Patrick Grundmann
Patrick Grundmann est un Montmartrois qui a baigné dès sa plus tendre enfance dans toute l’iconographie artistique qui caractérise ce lieu mythique. Jouant à côté du Bateau-Lavoir et fréquentant assidûment les musées avec ses parents, il a grandi dans cette ambiance à la fois bohème et artistique typique de Montmartre.
Entouré d’amis artistes peintres, écrivains ou sculpteurs, Patrick Grundmann a, toute sa vie, évolué au sein d’émulations créatives diverses. « Comme tout artiste peintre, Patrick GRUNDMANN n’échappe pas aux influences exercées par les formes d’expression l’ayant façonné : des Primitifs flamands avec la naissance du réalisme pictural – il suffit de l’entendre commenter avec émotion « l’Agneau mystique » des Frères Van Eyck ! -, à l’Expressionnisme allemand du début du XXème siècle, Patrick GRUNDMANN a puisé son inspiration dans toutes ces représentations. » Joël Munsch
Patrick Grundmann a développé une grammaire picturale figurative où la simplification de la ligne et le jeu des entrelacs de pigments offrent une abstraction du propos. Ce qui s’exprime d’abord, c’est la couleur cernée par la ligne des silhouettes, qui se libère ensuite de l’autorité des contours. Cet éclat chromatique nous offre une expérience sensorielle qu’on peut rapprocher de l’action painting.
La gestuelle vive de l’artiste scande la toile et laisse des traces indistinctes qui procurent une ivresse de nuances. Si la référence à Jackson Pollock se conjugue à celle de Georges Rouault dans l’œuvre de Patrick Grundmann, l’artiste s’en est affranchi en imposant sa propre écriture plastique, innovante et novatrice.
« Si le dripping proprement dit ne commande pas sa création, il n’en reste pas moins que notre œil se pose aussi à un moment ou à un autre sur ces « tâches » larvaires sorties des vagabondages du pinceau et adroitement distillées, conférant au tableau mettant en scène ses personnages un aspect résolument surréaliste, mais toujours en équilibre entre réalisme et abstraction. On pourrait parler à ce sujet d’un esthétisme du surgissement. » Joël Munsch
Lorsque nous regardons une œuvre de Patrick Grundmann, notre regard est happé par ces formes qui rythment la composition. Silhouettes simplifiées de personnages qui absorbent nos projections, nos rêves, nos chagrins, nos névroses ou nos souvenirs. Elles sont à la fois symboles ou icônes de nos émotions et de notre folie.
En apesanteur sur la toile, elles offrent une vision de la société où l’humain évolue entouré de ses congénères et pourtant si seul. Vaste sujet intemporel ! Le poète Charles Baudelaire qui aimait se frayer un chemin dans les rues bondées du Paris Haussmannien pourrait être un de ces personnage peint par Patrick Grundmann. Au 19ème siècle, il évoquait ses « bains de multitude » qui le renvoyaient à sa solitude…
« A un certain moment, on se prend à craindre de partager la solitude des personnages, mais cette solitude n’est pas tant physique que mentale, le processus nous conduisant à nous isoler par la pensée. C’est là que réside le talent de Patrick Grundmann. » Joël Munsch
Cet isolement mental évoqué par Joël Munsch procure aux observateurs de l’œuvre de Patrick Grundmann des perspectives d’évasion. Stylisés dans leur carapace cernée de noir et dépourvus d’expression faciale, ils sont « vides » d’émotion et de souvenirs. Cette neutralité permet au spectateur d’y assoir sa propre histoire.
Se joue alors, en filigrane, une projection cinématographique subjective où le spectateur se pose en cinéaste et laisse émerger le scénario de son film imaginaire, qu’il peut réécrire à chaque fois que son regard effleure la toile…
En vampirisant émotions et souvenirs, ses silhouettes offrent des échappées catharsiques qui permettent des voyages temporels et émotionnels.
- Né en 1956
- Origine: France
- Art: Peinture