Vinça Monadé – Peintre, Céramiste
Vinça Monadé
Exposition « Miro, couleur d’eau et de rêve »
Vinça Monadé est une artiste plasticienne parisienne née en 1962. Elle a étudié aux Beaux-Arts de Paris et fait des études d’Histoire de l’art où elle a découvert avec passion l’art du Moyen Âge et des Primitifs italiens. Aujourd’hui elle est professeur d’Art et artiste plasticienne. Ses moyens d’expression plastiques privilégiés sont la sérigraphie, la gravure et la technique de l’aquatinte.
Par sa légèreté, sa blancheur, son intemporalité, le papier est le meilleur véhicule, sur lequel elle dessine, grave ou sérigraphie. Elle mélange souvent les techniques.
Comme Miro qui a inventé son propre vocabulaire, ses symboles, son écriture, Vinça Monadé poursuit souvent les mêmes motifs. D’abord « croqués » sur des carnets, l’artiste les déploie en grand format. Ce faisant, elle garde la vivacité du croquis tout en cherchant à retenir son trait, à le concentrer, à l’épurer. Elle crée ainsi son propre langage calligraphique.
Vinça Monadé accorde une grande importance au trait, à la ligne. Ce trait se raidit et se suffit à lui-même pour créer le motif, indépendamment de tout support. Il évolue et suit son cheminement jusqu’à devenir élément floral parcourant le mur. Sculpture végétale ou bas-relief, il peut aussi s’autonomiser à la manière d’un mobile.
« L’origine de mon travail est le dessin et la mise en valeur du trait. Je poursuis souvent les mêmes motifs, la feuille, la fleur, l’oiseau et des bestioles que je griffonne et capture dans mes carnets de croquis. Ils s’échappent ensuite de la page, se dilatent et se déploient sur de grandes feuilles et sur des toiles.
Si le trait est omniprésent dans mon travail, il s’exprime selon les heures différemment, au point de me surprendre moi-même par ses écarts. Le motif agrandi, s’autonomise ou disparaît sous la matière, la feuille se métamorphose, s’abstrait, devient signe végétal. Parfois le trait raconte, le choix du motif prend sens ; d’autres fois, tout au contraire, la feuille est muette et disparaît sous l’entrelacs des lignes.
Le goût du détail, sa surabondance et la forte densité du trait ont pris progressivement une ampleur telle que je découvris dans mon travail une parenté avec la calligraphie. L’emploi du pinceau, son attaque sur la surface, la sinuosité de la ligne étaient là pour renforcer encore ce sentiment. Cette calligraphie de centaines de signes indistincts illustre à mesure que l’on s’éloigne de la surface une feuille, une fleur. J’aime cette double lecture, la vue d’ensemble et la vue rapprochée.
J’appartiens à la culture du signe, et j’ai abordé la figuration sous cet angle. Dessiner la réalité, c’est d’abord faire des choix et le motif végétal se définit pour moi comme un signe. Celui-ci s’est progressivement transformé pour ne plus être intelligible et devenir abstrait. Pourtant la frontière restera toujours poreuse et fluide, et mon point d’ancrage est la réalité. J’appartiens à ce monde, je ne cherche pas à trop m’en éloigner. J’aime cet entre-deux parce que je le trouve riche de possibilités.
Le travail du signe est une préoccupation très actuelle et qui ne faiblit pas depuis les grands initiateurs comme Mark Rothko ou Ellsworth Kelly ou Chillida.
L’idée de transposer le trait en peinture, en couleur est intervenue plus tard. Dans la série « Fleurs » le trait se fait discret et disparaît sous la couleur. Le choix du monochrome est volontaire parce qu’il permet de magnifier cette « simple présence » (…). J’utilise souvent la couleur dans sa densité maximale. » Vinça Monadé
Exposition « Fragments d’un discours féminin »
Vinça Monadé nous présente ses sculptures qui laissent filtrer des réminiscences cubistes tout en s’inspirant du dépouillement de l’architecture romane.
Influencée par des architectes, des designers, des céramistes ou des peintres comme Le Corbusier, Ettore Sottsass, Nathalie du Pasquier ou Guillaume Bardet, elle place la sculpture à la croisée des arts. « Ce dont je cherche, c’est la sobriété des formes et leurs combinaisons subtiles ou la couleur intervient comme une matière picturale. Je façonne des modules que j’assemble librement. Chaque module interagit avec l’autre, ce qui offre ces combinaisons heureuses et aléatoires. Il y a toujours une pièce centrale et d’autres à la périphérie. Ce sont ces dernières qui donnent cet effet de glissement, de mobilité et de hasard. Mais c’est seulement une impression. »
Toute une poésie esthétique émane de ces sculptures. Leur aspect de surface laisse deviner leurs terres d’origine en les encrant dans une matérialité brute, mais adoucie par les gestes de l’artiste qui les a façonnés. Leur couleur participe à leur sensorialité et leur donne une densité lumineuse.
« Le beau est universel et nous amène à la transcendance. Il fait sens. » V. Monadé
- Née en 1962
- Origine: France
- Art: Peinture