Yann Baco, Sculpture
Yann Baco
Yann Baco s’est d’abord exprimé à travers l’optique de l’appareil photographique puis de la caméra. Le cinéma et la télévision lui ont ainsi permis de faire ses premiers pas artistiques. Une page de vie qu’il a tournée, par éviction des consensus liés au travail de groupe, et par son besoin de traduire ce qui, seul, l’habitait.
Yann Baco s’est ensuite tourné vers la forge pour l’alchimie qui s’en dégage. La magie du feu qui transforme la noirceur du fer en lueur rouge incandescente et qui assouplit la rigidité du métal pour le faire céder aux requêtes du sculpteur. Il y a quelque chose de magique et de romantique dans le travail de la forge qui rassemble les quatre éléments : Le fer, issu de la Terre, subit l’intervention du Feu, activé par le souffle de l’Air et maîtrisé par l’Eau qui canalise le foyer. En découle une relation charnelle et spirituelle entre le matériau et l’homme à travers les outils qu’il utilise.
Si l’art est pour lui un moyen d’expression, ses mots ont la douce rigidité du fer. Ses sculptures sont une écriture. Certaines pièces ressemblent à des idéogrammes. Elles offrent un regard, une émotion, un partage, un témoignage de ce que l’artiste a ressenti face au matériau utilisé et aux outils qui lui ont servi à élaborer son œuvre. Avec pudeur, Yann Baco se livre dans ses sculptures. Les mots deviennent formes, angles, courbes et composent un poème sculptural.
La forge induit l’idée d’un univers viril à la fois sombre et flamboyant, empreint d’une forte charge acoustique. Et pourtant le geste de l’artiste qui fait courber la barre de fer est extrêmement doux, méticuleux. Par son incandescence le métal devient obéissant. Il se plie sous les gestes et les outils de l’artiste qui lui porte toute son attention. Avec parfois des envolées de violences imposées par la matière elle-même. Cette dichotomie instille à l’œuvre toute sa poésie.
- Année de naissance: 1965 à Paris
- Origine: France
- Art: Sculpture