Les artistes du mouvement oscillant
Hans Hartung
Hans Hartung, est un peintre français d’origine allemande, né le 21 septembre 1904 à Leipzig et décédé le 7 décembre 1989 à Antibes.
Dès l’âge de six ans, Hans Hartung expérimente la vitalité du geste graphique : « Sur un de mes cahiers d’école, j’attrapais des éclairs dès qu’ils apparaissaient. Il fallait que j’aie achevé de tracer leurs zigzags sur la page avant que n’éclate le tonnerre. Ainsi, je conjurai la foudre. »
Dans sa jeunesse, Hans Hartung s’enthousiasme pour Rembrandt… En copiant certaines œuvres, il supprime progressivement l’image pour ne plus laisser apparaître qu’un jeu de taches et de tensions.
A 18 ans il produit une série d’aquarelles frappantes par leur expressivité. C’est le début d’une carrière qui durera près de soixante-dix ans.
Il découvre le cubisme, le fauvisme et l’impressionnisme lors de son déménagement à Paris en 1926. Il y rencontre Vassily Kandinsky, Joan Miró, Alexander Calder...
Pour Hans Hartung, le mouvement réside dans la rapidité d’un tracé sur un petit format, dans la force d’un geste ultra maîtrisé et précis. Ses œuvres sont gestuelles, lyriques et émotionnelles, avec une vision mathématiques : il produit en reportant point par point, selon la technique de mise au carreau, ses petits formats exécutés spontanément sur papier.
Pas de fioriture, mais la pureté d’une trace dans toute sa sobriété et sa vérité.
Entre 1934 et 1938, il peint la série de ses « taches d’encre ». N’ayant pas les moyens de se procurer de quoi dessiner, il s’installe à la terrasse des cafés et commande des cafés crème, ce qui l’autorise à demander aussi aux serveurs de l’encre et du papier. Ses premières œuvres consistent en des tourbillons d’encre noire tracés les yeux fermés, destinés à apaiser son angoisse.
« J’aimais mes taches. J’aimais qu’elles suffisent à créer un visage, un corps, un paysage. Ces taches qui, peu de temps après, devaient demander leur autonomie et leur liberté entière. Les premiers temps je m’en servais pour cerner le sujet qui, lui, peu à peu, devenait négatif, blanc, vide et enfin simple prétexte au jeu des taches. Quelle joie ensuite de les laisser libres de jouer entre elles, d’acquérir leur propre expressivité, leurs propres relations, leur dynamisme, sans être asservies à la réalité. » Hans Hartung
Après la seconde guerre mondiale, Hartung rencontre une renommée internationale. En 1960 il remporte le grand prix de peinture de la Biennale de Venise, atteignant le sommet d’une reconnaissance internationale.
Ce qui caractérise sa pratique artistique, c’est son souci constant d’expérimentation. Ce qui le mène à partir des années soixante à faire usage de nombreux outils, tels les pistolets, stylets, larges brosses et rouleaux, pour « agir sur la toile ». Il utilise aussi souvent la technique du grattage dans la peinture encore fraîche.
Hans Hartung et l’Histoire
Hans Hartung a su s’élever au rang d’artiste international tout en s’engageant dans la défense de ses convictions et en s’impliquant dans le contexte historique de son époque. Sa volonté de lutter contre le nazisme le conduit à se porter volontaire dans la Légion étrangère pour combattre aux côtés de la France contre son pays d’origine, l’Allemagne. Il perdra une jambe au combat. Il obtiendra en 1946 la nationalité française.
Son histoire
Sa vie est liée à celle d’Anna-Eva Bergman, femme artiste d’origine norvégienne qu’il rencontre et épouse en 1929 à Paris. Ils divorceront en 1938. En 1939 Hans Hartung se remarie avec Roberta González, fille du sculpteur Julio González. Après la guerre, lors de son retour à Paris, Hartung recroise le chemin d’Anna-Eva Bergman. Ils reprennent le cours de leur relation ; Hartung divorce de Roberta González et épouse à nouveau Bergman en 1957.
Le couple imagine alors une villa-atelier où ils pourraient chacun travailler dans des espaces adaptés à leurs besoins spécifiques et leur permettant de déployer leur art sur de très grands formats. Ils achètent une oliveraie en 1960 à Antibes et Hartung conçoit les plans de la propriété. En 1973, après cinq ans de construction, le couple s’installe au « Champ des Oliviers », avec déjà en tête l’idée de faire de ce lieu, après leur mort, un endroit dédié au rayonnement de leurs œuvres.
Le musée Unterlinden de Colmar
En 1989, année de sa mort, Hartung est élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur par le Président de la République. En septembre, trois mois avant de s’éteindre, il fête son 85ème anniversaire dans les salles de son exposition au Musée Unterlinden à Colmar !
- Date de naissance: 1904
- Origine: Allemagne
- Art: Peinture & gravure
Frédéric Klein
Frédéric Klein a une soif de création, un désir absolu de proposer des œuvres libérées de toute représentation dans une recherche de sensibilité picturale pure.
Déterminé et curieux, il cherche à créer des gravures qui ne soient que pure sensation en essayant de « leur donner une vibration pour les rendre vivantes ». Une longue réflexion anticipe chaque transcription plastique car l’œuvre finale doit laisser transparaître un travail contenu pour révéler un rendu maîtrisé et précis.
C’est dans cet esprit de recherche de pureté et de vérité, qu’il dépouille ses œuvres de tout ce qui n’est pas essentiel. « Créer une dynamique plastique est complexe. Mon travail paraît simple, mais il est très contenu. Avec très peu de gestes j’essaye d’impulser l’idée du mouvement qui ne se limite pas aux frontières de la toile ou de la feuille, mais se poursuit au-delà du cadre, dans le regard du spectateur. » Les œuvres de Frédéric Klein ne s’arrêtent pas à leurs extrémités, elles se propagent au dehors et imprègnent le spectateur.
Pour Frédéric Klein, graver est un corps à corps avec la plaque et la feuille, une dépense physique, un engagement de tout son être.
Le mouvement naît de l’expression des lignes géométriques entrelacées ou croisées, envisagées pour elles-mêmes et rythmant l’œuvre finale. Très vite, les lignes se mettent à bouger comme poussées par la force du vent, alors la gravure perd sa caractéristique d’objet et devient vivante.
Frédéric Klein a surement atteint quelque chose d’indicible qui rend ses œuvres profondément bouleversantes.
- Date de naissance: 1970
- Origine: France
- Art: Peinture & gravure
Daniel Reymann
Artiste colmarien Daniel Reymann est né peintre. « Enfant, je passais des heures à observer les reflets de lumière dans un verre d’eau. Je m’émerveillais de la forme des taches de café sur la table, de leurs dégradés délicats. Je cherchais des dragons et des chevaliers dans les motifs des carrelages aux formes indéfinissables. Vers 12 ans, mon grand-père, ébéniste, m’a donné des bases opérationnelles du dessin. Il m’a expliqué qu’il fallait utiliser le crayon dans toutes ses possibilités : du plus clair au plus foncé. Je n’y avais pas pensé. Je croyais que le crayon ne laissait qu’une trace qu’on pouvait facilement gommer. Cette révélation m’a marqué à vie. Plus tard on m’a formulé cela d’une manière plus large : il n’y a pas d’art sans contraste ; J’ai gardé cette information précieusement dans un coin de ma tête. »
Daniel Reymann peint depuis plusieurs années des tableaux où la couleur tient une place dominante et où elle rend le motif superflu. L’utilisation de l’acrylique fine, associée à différents médiums, lui permet de jouer constamment avec les variations de teintes et les transparences.
Audacieux et surprenant, il maîtrise les grands formats qu’il couvre de couleurs et de formes avec une aisance éblouissante.
Peintre poète il laisse le hasard orienter son regard et guider son geste. Au moyen d’outils divers (éponges, rouleaux voire ustensiles de cuisine…) il trouve son chemin vers une peinture sans sujet, une peinture abstraite. « Ce qui m’importe, c’est la confrontation entre moi, la matière picturale et l’outil dans un temps donné. Avec l’acrylique, le temps est un facteur essentiel qui m’impose de travailler dans l’urgence. J’adore l’imprévu, le choix qu’il m’impose et le résultat inattendu qu’il me propose. J’aime tellement cela que je provoque de l’imprévu pour chaque tableau. Je change de technique pour chaque projet et chacun jette les bases pour le suivant. Dans tous les cas, je sais que je peux faire confiance dans la matière pour me suggérer des mondes insoupçonnables, mais probables. »
La réponse de Daniel Reymann à la dynamique du mouvement est l’expression floutée de ses couleurs qui s’auréolent d’une aura vaporeuse. « Je laisse à la matière le soin de créer la complexité suffisante pour qu’il y ait une multitude de tableaux contenus dans un seul ; Je ne veux pas qu’on s’ennuie quand on regarde mon travail. »
Rassurons-le, on ne s’ennuie pas, on admire…
- Date de naissance: 1955
- Origine: France
- Art: Peinture