Frédéric Klein, gravure et peinture
Frédéric Klein, rencontres gravées
C’est à travers la photographie argentique que Frédéric Klein a fait ses premiers pas artistiques avant de se tourner vers la gravure. Ces deux arts plastiques impliquent des entrées variées qui contribuent à dévoiler une œuvre. En photographie, la prise de vues induit un travail de développement avec un aspect technique autour des bains. Cette approche multiple qui révèle l’œuvre, grâce à sa technicité, sa subtilité, sa magie n’est pas si éloignée de l’art du graveur qui travaille sa plaque à la pointe sèche, l’attaque à l’acide, l’encre avant de lui offrir ce passage ultime sous le poids de la presse qui révèle enfin l’œuvre aboutie.
La peinture s’est ensuite imposée à l’artiste comme une évidence. C’est pour Frédéric Klein un travail plus souple, plus libre, mais qui répond aussi au principe d’étapes créatives successives. La préparation de la toile est un cérémonial au cours duquel l’artiste reprend les gestes et les matières des origines de la peinture. Ces toiles de lin ou de chanvre qui datent des années 1920, voire même du 18ème siècle, sont traitées avec beaucoup d’attention. Il les tend avec force et détermination, les fixe délicatement sur un cadre en bois avant de les enduire d’une préparation artisanale. Cette étape est primordiale et permet au travail créatif, à l’huile, de se déployer sur un territoire marqué par une forte identité plastique. L’œuvre finale étant déjà engagée par l’impact des étapes préliminaires.
Les œuvres peintes par Frédéric Klein ne sont pas des miroirs de ses œuvres gravées. Si la veine est proche, les facettes sont éloignées. C’est en effet une tout autre définition plastique qui marque la transcription de son travail de gravure en peinture. A la finesse et la pureté des rencontres gravées, l’artiste oppose la sobriété, la noirceur et l’évanescence des empreintes peintes.
Marqué par les ambiances qui se dégagent des photos de Brassaï ainsi que par la sensibilité des ardoises et des estampes de Raoul Ubac, Frédéric Klein propose un travail articulé autour de la thématique de la rencontre. Lignes de vie qui se rencontrent, tissent des liens, dénichent des passages, s’imbriquent, s’opposent, s’éloignent. Elles deviennent mémoire du temps écoulé, empreintes physiques du souvenir évanescent. S’en dégage une sonorité formelle, rythmée par ces lignes qui s’élèvent au rang de partition graphique. Elles impulsent une continuité qui s’étend au-delà des limites de l’œuvre, dans un hors-champ imaginatif et contemplatif.
- Année de naissance: 1970
- Origine: France
- Art: Peinture et gravure
Un artiste inspiré par les formes et le nombre d’or
Frédéric Klein est un artiste français né en 1970. Peintre et graveur, il a un côté cartésien qu’il exprime dans ses productions artistiques au travers de l’approche du nombre d’or. Ses œuvres se font l’écho d’un équilibre aérien où les lignes se répondent selon ce que Luca Pacioli, à la Renaissance, nommait la « divine proportion ».
Il formule le désir de proposer des œuvres libérées de toute représentation dans une recherche de sensibilité picturale pure. C’est dans cet esprit de recherche de pureté et de vérité, qu’il dépouille ses œuvres de tout ce qui n’est pas essentiel, tout en essayant de « leur donner une vibration pour les rendre vivantes ». « Créer une dynamique plastique est complexe. Mon travail paraît simple, mais il est très contenu. Avec très peu de gestes j’essaye d’impulser l’idée du mouvement qui ne se limite pas aux frontières de la toile ou de la feuille, mais se poursuit au-delà du cadre, dans le regard du spectateur. » Frédéric Klein
Il puise son inspiration créatrice dans l’observation des formes. Il est fasciné par les vieilles pierres, les matériaux patinés et rouillés par le temps. La ligne d’un objet, la courbe d’une branche, l’agencement architectural d’un bâtiment, sont autant de détails sur lesquels il focalise son regard d’artiste, pour les retranscrire plastiquement dans l’espace d’une plaque de gravure ou sur une toile.
Attiré par le champ chromatique du noir, Frédéric Klein décline les nuances et les textures pour les associer à la pureté du blanc. Sa palette est restreinte mais pas monochrome. Les noirs sont variés et jouent entre eux, multipliant des effets de transparence. Ils intègrent des nuances chromatiques qui se révèlent discrètement et offrent un subtil effet de matière.