Roger Decaux, peinture, dessin

Roger Décaux

Lettré et pédagogue, Roger Decaux a suivi une formation en histoire de l’art et en philosophie. Il a été professeur, a rédigé des articles de presse dans les rubriques art et philosophie, et a été critique d’art. Il a vécu longtemps à Paris où il a côtoyé de nombreux artistes, participé à des émissions et revues artistiques et philosophiques ainsi qu’enseigné l’histoire de l’art et dirigé des ateliers. Il fut très proche du peintre Gino Severini.

Mais ce qui a principalement marqué sa vie c’est sa faculté à mettre son esprit ouvert et cultivé au service de sa créativité. Lauréat de nombreux prix : prix Galilée, prix de l’Académie Stanislas à Nancy et prix Trio du Ministère de la culture belge, il a traduit dans son œuvre une vision éclairée et corrosive de notre société.

Sa notoriété dépasse largement le cadre national. Si on peut voir ses œuvres dans des musées en France : musées de Nancy et de Saint-Dié où une salle lui est consacrée, il est aussi dans de nombreux musées à l’étranger : musées de Berlin, d’Amsterdam, de Anvers, d’Indiana aux Etats-Unis. Il a aussi réalisé des fresques pour l’église de Neuchâtel en Suisse et pour la Faculté des Lettres de Mexico.

Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions dans le monde entier : Lyon, Paris, Menton, Metz, Aix-en-Provence, Limoges, Troyes, Strasbourg, Göteborg, Munich, Venise, Karlsruhe, Düsseldorf, Bruxelles, Amsterdam, Genève, Montréal, Tokyo, New York, San Francisco, Miami, Gand, Pittsburgh, Indiana, Rennes, Rouen, Lille, Le Touquet.

Roger Decaux ne se soucie pas des conventions de la beauté classique. Avec un trait qui peut être à la fois doux et incisif, il introduit la tendresse et l’émotion dans ses œuvres. Son regard âpre et sensible désacralise la réalité. Ses dessins et peintures offrent une vision frontale et réaliste. En ce sens, il fait partie du mouvement de l’expressionnisme figuratif tout en se rapprochant de la Nouvelle Objectivité, mouvement créé par Otto Dix qui tient à représenter le réel sans fard « entre jugement et constat ».

Chez Roger Decaux la morphologie des personnages est clairement dessinée, mais il leur insuffle un mouvement tel qu’ils semblent désarticulés. Ses figures, soumises à des contorsions, des distorsions, donnent l’impression d’offrir les multiples facettes d’une personnalité tourmentée. Sans concession, la fulgurance de son trait tantôt rehaussé, tantôt adouci par ses aplats de couleurs, creuse des sillons au plus profond des êtres représentés pour en révéler leur âme.

Certains nus ont des poses suggestives mais sont dénués d’érotisme. La chair s’expose sans pudeur, en couleurs, dévoilant parfois une intimité crue qui émeut le spectateur. En résulte une œuvre d’une rare intensité parfois dérangeante, mais jamais provocante et qui révèle toujours la force du désir de créer de l’artiste.

• Dombasle-sur-Meurthe 1919 – Nancy 1995
• Nationalité: Française
• Art: Peinture, Dessin