Stéphane Ait Ouarab, photographe
Stéphane Ait Ouarab
Parisien, Stéphane a eu une enfance arty, car il passait ses mercredis après-midi dans les jardins du Palais-Royal ou au Louvre. Il aime à dire que sa compagne de jeu était la Vénus de Milo. Il la dessinait partout. Stéphane a ainsi baigné dans un univers esthétique et culturel de tous les instants.
Ses pérégrinations l’ont mené au métier de photographe de mode pour les plus grands créateurs de notre génération ; Louis Vuitton, Balenciaga, Yves Saint-Laurent, Dior, Chanel, Cartier… Il parcourt le monde pour des shootings dans des cadres idylliques offrant ainsi une immersion baudelairienne dans un mode « où tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté. »
Mais au-delà de ce monde glamour, Stéphane Aït Ouarab, Saï de son nom d’artiste, a su offrir à son regard photographique une double approche plastique à travers les séries des Eyes-up et des Reflets aujourd’hui exposés à la galerie Murmure.
Dans la série des Eyes-up, il nous offre son regard d’enfant, entre innocence et émerveillement. Ce regard fait écho à l’époque où il accompagnait sa maman à la mairie de Paris. Il écoutait d’en bas les grandes personnes parler tout haut. Lorsqu’il relevait sa tête il apercevait sa maman s’entretenir avec Jacques Chirac ou Jacques Toubon. Ce point de vue lui a inspiré la série des Eyes-up.
Dans la série des Eyes-up, Stéphane Aït Ouarab joue sur la scénarisation des photos. Il est à la recherche du point de vue idéal, qui va offrir une vision très géométrique à ses clichés où la symétrie fait figure de principe fondateur.
En trouvant cet équilibre formel avec des résonnances chromatiques, il ouvre notre regard sur de nouvelles perspectives et nous place en apesanteur entre ciel et terre. Parfois notre regard dérive dans ces dédales linéaires et géométriques poursuivant un cheminement perpétuel à la fois rassurant et apaisant D’autres fois nous sommes happés par une perspective d’évasion.
Dans la série des Reflets, Stéphane Aït Ouarab joue sur l’effet de surprise.
Ces photos nous offrent une vision à la fois figurative et surréaliste. Au premier abord, l’aspect figuratif nous happe, mais il y a dans la photo quelque chose qui nous dérange. La perspicacité de notre regard nous livre un détail qui nous révèle l’originalité de la photo. L’œuvre se dévoile, se renverse et prend sens… Ces œuvres nous font tourner la tête en mettant nos perspectives visuelles et intellectuelles dans un manège sensoriel.
Stéphane dit nous offrir dans ses photos de Pékin une réinterprétation photographique et surréaliste du jardin de Monet.
Les Reflets offrent un regard triangulaire entre l’espace, l’objet du reflet et le spectateur. L’artiste disparaît derrière la créativité de son regard, mais impose le caractère artistique de l’œuvre qui serait passé inaperçu sans sa perspicacité plastique.
Auteur Photographe Stéphane construit ses clichés afin qu’ils révèlent leur beauté hypnotique. Héritier d’Henri Cartier-Bresson, d’Helmut Newton ou de Sarah Moon, Stéphane Aït Ouarab construit des clichés où la beauté émane à la fois de l’ordre et du fugace. Les regarder nous procure un instant de grâce absolu !
- Né en 1971
- Nationalité: Française
- Art: Photographie